Un récit atypique mettant en scène un lycéen amené à faire équipe avec une jeune fille à la bravoure peu commune, luttant contre des créatures paranormales, ça vous dit ? Oui ? Alors laissez-vous séduire ...

Entre cours au lycée et premiers émois amoureux, Yûji Sakai est un jeune garçon à l'existence bien tranquille. Mais un jour, alors qu'il se promène en ville, le voici piegé dans une zone parallèle temporaire qui immobilise les passants. Deux monstres surdimensionnés (une sorte d'enfant géant et une boule formée de multiples têtes) apparaissent alors et "aspirent" les âmes des personnes environnantes. Bien vite, ces créatures nommées Rinne ou émissaires de maîtres (appelés Tomogaras) repèrent Yûji, à qui la situation échappe quelque peu. Il est alors épargné grâce à l'intervention de Shana, une jeune fille aux longs cheveux roux qui n'est autre qu'une Flame Haze, autrement dit une combattante en charge de veiller sur  l'équilibre du monde et d'éliminer les maîtres des Rinne en question. A l'aide des conseils d'Alastor, esprit qui communique avec elle via un pendentif, et de son sabre qu'elle manie avec une agilité déconcertante, la jeune fille détruit les monstres sans l'ombre d'une hésitation. Mais Yûji, blessé apprend qu'il est déjà décédé et désormais devenu une Torche. Son enveloppe humaine renferme ainsi une flamme bleue. Celle-ci éteinte, Yûji passera définitivement de vie à trépas ...

La jolie Hirai Yukari qui l'accompagnait, devenue une Torche à son tour, s'éteint au bout de quelques jours et Shana profite de  cette disparition pour récupérer la flamme er prendre sa place dans le monde des humains, sans que les camarades de la véritable Hirai ne remarquent le changement. Grâce à cette infiltration lui permettant de côtoyer quotidiennement Yuji au lycé,  Shana parvient ainsi avec plus de facilité à remplir la mission qui lui a été confiée, à savoir de veiller sur Yûji qui s'avère être un Mistes, statut lui conférant le pouvoir de rallumer sa Torche tous les soirs à minuit. Ainsi, assuré de ne plus disparaître, il décide alors de s'allier à Shana afin de combattre les Tomogaras, créatures toutes puissantes de l'univers parallèle dont certaines accroissent leur pouvoir en puisant dans la force vitale des Humains !

 

Vif succès au Japon

 

 

Shakugan no Shana est à l'origine une série fort populaire au Japon de romans illustrés qui initia différentes déclinaisons : d'abord en manga début 2005; entrainant dans la foulée une première saison de la série animée; puis sous forme d'une OAV fin 2006; et enfin avec un film sorti en 2007, résumé express de la série puisqu'il s'agit d'une compilation des épisodes. Développée par le studio J.C Staff, la série qui nous interesse ici a été supervisée par Takashi Watanabe, célèbre pour Slayers, Ikki Tousen ou encore Boogiepop Phantom. Ce n'est guère en terme de caracter disgn ou d'animation, sans grande originalité, que la série parvient à séduire, mais par une mise en scène d'une grande efficacité, aussi bien dans les moments intimes où la mélancolie n'est jamais loin, que dans les séquences d'affrontements à la fluidité et au dynamisme remarquable. Appuyée par les excellentes compositions de Kow Otani, à qui l'on doit les BO de titre comme Gundam W, City Hunter ou des Ailes Grises. Shakugan no Shana mérite donc toute votre attention. A l'instar de Bleach, l'un de ses mérites réside dans l'audacieux rebondissement déclencheur de l'intrigue, qui fait mourir le héros dès le premier épisode. Cette situation, en plus de nous faire basculer dans une dimension fantastique inattendue et déroutante, permet de traiter avec justesse et pudeur des sujets existentiels que chaque ado peut être amené à se poser au gré d'un questionnement individuel, que ce soit la thématique sur l'apparence ou les phénomènes paranormaux. Et bien que l'ensemble manque par moments de crédibilité, chaque épisode offre son lot de confidences, d'éclaircissements et devrait à coups sûr enrichir votre réflexion personnelle après visionage.

 

 

Shana, rien à voir ?

 

Shakugan no Shana n'est pas sans évoquer d'autres séries d'animation telles que Bleach dont l'un des points communs est de narrer les aventures d'un lycéen qui lutte contre des créatures venues d'un univers alternatif, dévoreuses d'âmes humaines. Les zones parallèles, façon murs de feu ( Fuzetsu) qui se forment momentanément et à l'interieur desquelles le temps est disloqué par rapport au nôtre rappellent également la légendaire série X de Clamp. En terme de références, avouez quand même que l'on a connu pire ! Cette série, en introduisant toujours plus de protagonistes, relance avec constance intérêt et attention, à coups d'affrontements homorétiques et de révélations. Ainsi, les sentiments naissants et difficiles à maîtriser de la jeune mais vaillante Shana à l'égard de son protégé demeurent l'un des principaux enjeux de la série, en marge de la trame générale.

Entre action et romance, S no Shana offre deux personnages particulièrement attachants, au premier rand desquels la mutine Shana qui surfe sans gêne sur la tendance des lolicon, la jeune fille apparaissant régulièrement dans des tenues pour le moins courtes et affriolantes. D'autres personnages viennent cependant en parfait contrepoint, telle la plantureuse Marjorie dans un rôle de quasi-maîtresse-femme ! Divertissante et non dénuée de questionnements pertinents, voici en définitive une série rafraîchissante, empreinte d'un zeste de romantisme et d'éléments plutôt coquins, le tout servi par un scenario fantastique bien ficelé. Pourquoi bouder son plaisir ?

 

Fin